la mobilité: une nécessité pour l'efficacité?

Publié le par christine genco

Une récente discussion avec deux personnes de mon entourage autour de la mobilité m’amène aujourd’hui à rédiger ces quelques lignes et rappeler des faits : 

Il y a déjà une trentaine d’ années, la durée de vie moyenne d’un cadre en entreprise était de 12 ans. En 1985 elle s’est réduit à 9 ans et s’établit aujourd’hui entre 5 et 6 ans.

La signification de ces données est simple : sur une carrière de 40 ans, un cadre changera 8 fois d’entreprise et sans doute plus souvent encore de fonction et de métier.

Nous le savons tous la stabilité d’emploi ne semble plus être possible et ne doit plus être considérée comme un critère de réussite, ni pour l’entreprise, ni pour le cadre.

Mais, cet état de fait crée le plus souvent encore de profonds traumatismes qui affectent plus directement le salarié mais n’ épargnent pas  pour autant l’entreprise.

La mobilité semble être une nécessité, mais elle ne doit pas être sauvage : elle doit être gérée.

 

Cette nécessité d’efficacité doit s’apprécier par rapport à l’entreprise et par rapport au cadre :

Pour l’entreprise : il est impensable de mobiliser pendant près de quarante ans une même personne sur un seul projet : changeons donc de projet ! mais alors c’est le corps social qui renâcle : il n’aime pas qu’on lui change son confort ; or la mobilité perturbe les statu quo, les rentes de situation. Il y a donc ici, opposition entre les objectifs d’évolution de la structure et les aspirations à la sécurité du corps social. Mais cette opposition d’intérêts est plus apparente que réelle

Pour le cadre : nous avons bien noté un besoin majoritaire de sécurité qui, pour beaucoup, s’assimile à la stabilité. Pourtant  le cadre connaît les dangers de cette attitude conservatrice : il veut garder le nez à la fenêtre, gérer sa carrière en évoluant, se formant, au besoin en changeant de fonction et de structure.

 

Si les cadres et les entreprises ont donc des intérêts convergents à la mobilité, cette mobilité est constituée de ruptures qui sont douloureuses et qu’il faut gérer avec soin.

La mobilité peut en effet déclencher des chocs émotionnels qui se traduisent par :

-Des sentiments d’isolement, de marginalisation

-Un changement du rythme de vie

-Une perte de confiance en soi

-Des doutes sur ses compétences

-Une peur de l’inconnu

D’une manière plus ou moins accentuée, dans un ordre qui peut varier, de négation des changements et des évènements et de leurs causes, d’abandon, d’isolement, de colère, de recherche de procédure, de dépression, la mobilité peut déboucher sur une réaction de refus avec ses conséquences de fuite et d’attentisme.

 

Ces risques ne peuvent être pris à la légère ni délégués : les changements doivent être faits certes mais anticipés, préparés, argumentés, négociés et assumés.

Ce n’est qu’au prix de ces conditions que l’acceptation apparaîtra.

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C
bonjour jc et merci pour vos commentaires;<br /> Un consultant Rh vous dira toujours que des strokes positifs qui savent être reçus ne sont pas donnés en vain!<br /> Surtout ne rigidifiez pas votre cv et ne rentrez pas dans des cases!<br /> Si un regard extérieur peut vous sembler souhaitable, n'hésitez pas: la confrontation est souvent positive<br /> christine<br />  
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J
Bonjour, et bravo pour votre blog qui m'a permis de me rapprocher de façon informelle d'un véritable consultant RH. Concernant la mobilité, et bien je souhaite moi-meme faire le grand saut et quitter kle domaine de la technique pure pour un métier tourné plus directement vers le consulting et le conseil. Hélas, j'ai l'impression qu'il faut rentrer dans des cases ... et du haut de mes 29ans je trouve mon CV déjà trop rigide ! Auriez-vous un conseil à me donner ?PS: N'hésitez pas à me répondre via mail, mercipv155dn4aklljem@jetable.net
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